C’est à l’Académie Berbère que débute mon militantisme pour la sauvegarde et la promotion de notre langue et de notre culture berbères.

Travaillant à Paris, j’avais entendu parler de son existence et c’est en 70 que j’ai fait la connaissance, sur les grands boulevards, de Mustapha Bounab qui distribuait des tracts de l’Académie. Ont suivies alors des années de militantisme au sein de l’Académie, qui se sont terminées en 77. Des années intenses de tractage, de réunions, de discussions, d’organisation de galas, de vente des bulletins dans les cafés.

La rédaction, l’impression et la vente des bulletins constituait l’activité la plus importante de l’Académie. Bessaoud rédigeait les éditoriaux et faisait des recherches documentaires (langue, Histoire, contes etc), en particulier pour le Tifinagh (en s’appuyant particulièrement sur « Mots et choses berbères » d’Emile Laoust). Les textes en Tifinagh étaient, les premières années, transcrits à la main sur les stencils, par des militants, pour être ronéotés. La création d’une machine à écrire en Tifinagh, grâce à l’action de militants de l’Académie, a ensuite bien facilité le travail.

J’ai eu un parcours professionnel varié en parallèle de mes activités militantes, qui m’a permis d’acquérir, entre autres, des connaissances en impression offset. L’un des militants de l’Académie, Amar Negadi, l’ayant appris, s’est débrouillé pour trouver une imprimante offset d’occasion et un local pour l ‘installer, 9 rue Bichat dans le 10ème. Elle a remplacé avantageusement la vieille ronéo souvent en panne ! J’ai pris en charge le fonctionnement de l’offset et l’impression des derniers bulletins de l ‘Académie.

Quand les bulletins étaient imprimés (de quelques centaines d’exemplaires à la ronéo et vendus 1 franc à plus de 1000 pour les derniers numéros tirés avec l’offset et vendus 5 francs) et agrafés, les militants volontaires   se partageaient les arrondissements et parcouraient les cafés pour discuter avec les clients et essayer de les vendre. Les premières années, nous nous heurtions souvent à l’indifférence de nos interlocuteurs, mais l’intérêt a grandi petit à petit.

Les moyens de l ‘Académie étaient faibles, mais l’ambiance était stimulante, les militants les plus actifs formaient un noyau soudé, ne ménageaient pas leur peine et le travail s’effectuait avec le sourire la plupart du temps ! Des amitiés fidèles (Saïd Aït Ameur, Mustapha Aouchiche, Hand Bairi, Mustapha Bounab, Ould Sliman que nous appelions Miss N Sliman à sa demande, Hend Sadi, Amar Negadi …) sont nées de cette période, même si chacun a ensuite poursuivi son engagement pour la cause berbère à sa manière.

Il était donc naturel que ce site débute avec les documents concernant l’Académie.

On trouvera ici les statuts de l’association, les 45 bulletins publiés en format A4 de 70 à 77 et quelques documents annexes (affiche, tract).


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